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ALERTE D'UN CANCEROLOGUE
Compte rendu de la réunion publique organisée par l'ADEV le 10 mai 2007 à OTHIS le (édition du 30 mai 2007 du journal La Marne)

Depuis 50 ans, plusieurs millions de substances chimiques ont pollué l’environnement à travers la mise sur le marché de produits toxiques et en raison du développement de l’industrie, de l’industrialisation de l’agriculture et de l’accroissement des transports.
Le Professeur Dominique BELPOMME, médecin cancérologue à l’hôpital européen Georges POMPIDOU, Professeur au CHU - Necker Enfants Malades à Paris, Président de l’ARTAC et de la Société Européenne de Santé Environnementale, estime le danger considérable, « toutes ces activités polluant sans discontinuité, l’air, l’eau et les sols, donc en définitive, notre alimentation ».
S’il est un spécialiste en Europe, des dangers sanitaires de la pollution chimique, c’est bien cet éminent cancérologue, initiateur de l’Appel International de Paris, qui à l’invitation de l’ADEV, de l’ADVOCNAR et de la ville d’Othis, est venu exposer le 10 mai dernier à la salle Pierre Mendès France, à Othis, devant près de 200 personnes, ses travaux de recherche et réfléchir avec les organisateurs et le public sur les solutions à apporter à la dégradation de l’environnement qui met en péril notre santé. Avec en point d’orgue les conséquences sanitaires des nuisances aériennes.
Car l’enjeu est crucial, précise le Professeur BELPOMME : « aujourd’hui notre santé est menacée en particulier celle de nos enfants et demain celle de l’espèce humaine elle-même, si nous continuons de polluer l’environnement au rythme actuel ».
« Il est inacceptable de brader la santé des citoyens au nom de l’intérêt économique », précise le Professeur, qui estime qu’au concept de développement durable, axé sur la préservation des ressources terrestres pour satisfaire les besoins des générations futures, il faut aujourd’hui adjoindre celui de santé durable. Celui-ci a pour objectif de préserver la santé des générations futures en mettant le développement économique au service de la santé des citoyens et non, comme c’est le cas aujourd’hui, les citoyens et leur santé au service du développement économique.
Evoquant la pollution de l’air par le rejet des particules de combustibles des aéronefs, l’auteur du livre « Avant qu’il ne soit trop tard », a précisé que nous manquions de données chiffrées précises, mais que nous disposions d’une certitude : l’ensemble des activités de l’aéroport de Roissy émet 30 % d’oxyde d’azote de plus que le boulevard périphérique parisien. « Il ne fait aucun doute que les zones aéroportuaires sont hyper polluées. L’atmosphère mais aussi les cultures. Quand il pleut, les poussières atmosphériques retombent avec pour conséquences des contaminations par voie respiratoire, des allergies, des maladies cardio-vasculaires, etc …. », et encrassent les toitures, les jardins, les cultures, notamment.
Observations corroborées par les nombreux témoignages de riverains présents comme par les représentants des associations, Pierre PERTUS pour l’ADEV, Pascal MACHURON pour l’ADVOCNAR et Bernard CORNEILLE, pour « Ville et Aéroport » qui souligneront que la pollution aérienne augmente avec l’accroissement du trafic aérien, ce que révèle un rapport d’ADP sur l’évolution des émissions polluantes à Roissy en 2003 et 2004, document qui donne un écho inquiétant aux propos du Pr. BELPOMME.
« Roissy est un bienfait pour la région en terme d’emplois et de retombées économiques, a souligné, Bernard CORNEILLE, Premier Maire Adjoint d’Othis. Loin de nous l’idée de regretter sa présence. Mais un bon voisin ne doit pas être trop gênant. Or, nous avons le sentiment qu’en plus des nuisances sonores il y a une pollution chimique importante ».
Ce message doit être entendu des pouvoirs publics. C’est pourquoi la ville d’Othis, relayée par celle de Taverny, a exigé la réalisation rapide d’études sanitaires sérieuses sur les risques liés aux émanations chimiques des avions.
Au terme du débat qui a suivi la conférence, les représentants de l’ADEV, de l’ADVOCNAR et de « Ville et Aéroport », ont rappelé qu’ils préconisaient d’appliquer au transport aérien des mesures de moindre nuisances urgentes, notamment la limitation du nombre de déplacements à 500.000 mouvements par an en améliorant l’emport des avions, l’instauration d’un couvre-feu nocturne, le transfert du fret sur Vatry et la création d’un 3ème aéroport dans le grand bassin parisien à plus de 100 km de Paris.
Le Professeur BELPOMME concluait la réunion en évoquant les problèmes de surdité liés aux nuisances sonores : « les micro-traumatismes à répétition auxquels on s’habitue, créent une surdité chronique ». Et de conclure de manière insistante sur « la nécessité d’aérer et de dépoussiérer l’intérieur des logements, souvent plus pollués que l’air extérieur…… et de cesser de construire massivement sous les avions ».



 
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